16, 7 jours et 45 milliards d'euros

 Selon l’étude annuelle d'Alma Consulting Group parue en septembre 2015 :
 
« Les salariés se sont absentés en moyenne 16,7 jours l'an dernier, avec des variations singulières dans le secteur privé : le taux d'absentéisme s'est ainsi hissé à 4,59% en 2014, soit 0,33 point de plus que l'année précédente. En 2012, ce taux était de 4,53%.
 
L'enquête, réalisée auprès de DRH, précise également que les salariés n'ayant eu aucune absence ont baissé de 2 points à 53%. Bref, le bilan de l'année 2014 n'est pas fameux. Le coût de l'absentéisme est d'ailleurs particulièrement élevé. Pour l'ensemble des entreprises privées, il s'élève à 45 milliards d'euros, si l'on prend en compte les coûts induits par le versement du salaire du salarié absent, la « perte de valeur ajoutée entraînée par cette absence », ou encore ce que cela coûte pour le remplacer.
Évidemment, cet absentéisme n'a rien à voir avec du je-m'en-foutisme. Les problèmes de santé en sont une des causes naturelles, mais parmi les raisons qui expliquent l'absence au bureau, on trouve la mauvaise organisation ou de mauvaises conditions de travail (à 9%), le manque de reconnaissance (7%), ou encore la charge de travail trop importante (6%). Des facteurs sur lesquels les DRH et les dirigeants de l'entreprise ont prise et qui peuvent être améliorés. »
 
Quels enseignements ?
 
    Selon cette étude, 22% de ces absences seraient liées non pas à des problèmes de santé mais à des problèmes d’organisation du travail, de reconnaissance ou de charge du travail. Si l’on fait une (pas si) simpliste règle de trois,  22% de 45 milliards égalent près de 10 milliards d’euros par an. Considérable, d’autant que ce sont des sujets sur lesquels il est possible d’agir.
 
    Ne sommes-nous pas en train de parler ici tout simplement de management ?
    L’organisation, la répartition de la charge de travail, et surtout la reconnaissance sont des missions fondamentales du manager.
 
Livrons nous à un petit exercice rapide :
-Quel est le montant en euros de votre masse salariale ?
-Quel est le taux d’absentéisme ?
S’il se situe dans la moyenne, il est de 4,52%
Prenez 22% de la somme trouvée et vous aurez le montant de l’économie possible en améliorant les pratiques managériales.
 
    A titre d’exemple, la Sté Construitout emploie 50 salariés. Le salaire moyen chargé est de 3 500 €/mois, soit une masse salariale de plus 2 millions d’euros par an. Son taux d’absentéisme est de 4,5 % soit plus de 90 000 € de coût annuel. Sur cette somme, 22% sont liés à des sujets sur lesquels les manager peuvent agir : près de 20 000 € par an.
 
    Il ne s’agit que du coût direct. Pour les coûts indirects en euros et en temps, pensons à la désorganisation, la nécessité de remplacement, le recrutement d’un remplaçant et la possible erreur de casting, son intégration, sa formation, le sous-effectif avant son arrivée, la répartition du travail du collaborateur absent sur les collaborateurs présents, provoquant des fatigues et des retards…
 
    Pour conclure et sortir de cette succession de chiffres, gardons bien à l’esprit que l’absentéisme est aussi le reflet d’une vraie souffrance des hommes et des femmes qui « choisissent » en dernier recours l’absence comme solution. Souffrance que les salariés restés présents subissent à leur tour par l’augmentation de la charge de travail et la désorganisation, favorisant de futures absences !
 
    Imaginons même que l’absentéisme n’ait aucun coût financier, la souffrance humaine est bien réelle autant pour ceux qui s’absentent que pour ceux qui restent.
    Il est donc primordial, au-delà de l’intérêt économique, de mettre en place les actions permettant de  juguler l’absentéisme ou au moins ​de ​le faire diminuer.

 
Et vous, qu’en pensez-vous ?
 

Bonnes réflexions.