Soyez en joie !

« Travailler pour qui pour quoi
Comment fait-on
Pour quel résultat
Donner sa vie à qui à quoi
Pour quel résultat, pour quel patronat
Travaille pour qui pour quoi
Comment fait-on pour tout prendre sur soi »
Les chiens de paille – MIOSSEC
 
    Le talent artistique et poétique de Christophe Miossec n’est plus à démontrer. Auteur, compositeur et interprète de grand talent, il sait si bien nous faire partager, dans ses chansons, son univers.
 
MAIS !
    Mais son immense talent artistique l’a toujours tenu très éloigné du monde de l’entreprise où il n’a  passé que très peu de temps au début de sa vie.
    Il n’était pas du tout fait pour cela, et heureusement pour la création artistique, il n’a pas persévéré. Si vous écoutez cette chanson, vous comprendrez vite que pour lui, cette expérience du travail en entreprise a été un réel calvaire.
 
Et pour vous ? Et pour nous ? Qu’en est-il ?
    Je fais le pari, audacieux, dans ce billet de vous faire sourire. Pas en ayant recours à une bonne blague, ni en faisant preuve d’esprit, mais simplement en vous parlant du plaisir que peut procurer un travail en entreprise.
   
 
   Non, travailler n’est pas une punition comme semblent le penser beaucoup de nos contemporains. Les horaires, la pression, les contraintes, le stress peuvent parfois prendre le dessus et ternir notre envie de travailler. Et pourtant, travailler devrait – doit – rester un plaisir. Pas facile, me direz-vous. Mais pas si difficile, à condition de bien articuler les choses ;
 
    D’un côté, les contraintes imposées par le système économique dans lequel les entreprises évoluent : mondialisation, concurrence, accélération du temps, demande de rentabilité parfois disproportionnée, évolutions sociétales et techniques continues, etc.
    Mon propos n’est pas de faire une critique du système. Je pars du principe qu’il est ce qu’il est et que nous devons faire avec dans l’entreprise. Ceux qui voudraient le changer ont pour cela le champ de l’engagement politique.
    Partons du principe que « c’est comme ça » et que dans le travail en entreprise, l’objectif n’est pas de changer le système mais de vivre avec.
 
    D’un autre côté, il y a ce que nous pouvons faire dans  notre travail en entreprise pour nous épanouir et prendre du plaisir, obtenir de réelles satisfactions. Et c’est bien de cela dont je veux vous parler.
 
    Pour commencer, notre travail nous procure une rémunération. Je sais, beaucoup trop faible, voire ridicule. Personne ne m’a jamais dit : « Je suis vraiment trop payé ». Mais cette rémunération nous permet de vivre, de nous loger, de réaliser quelques projets. Même si la fin de mois est, pour certaines personnes,  très précaire et difficile, et même si parfois l’écart entre les plus bas et les plus hauts salaires est gigantesque, la grande majorité d’entre nous s’en sort.
 
    Ensuite, notre travail nous procure un statut social. Je me souviendrai longtemps de cette femme au foyer qui disait : « J’ai hâte de reprendre un travail, je n’ai rien à raconter quand je vois mes amis qui sont en activité. Par contre, mes amis ont toujours quelque chose à dire ».
    Notre travail nous donne une fonction sociale, une place dans la société. Il nous permet de nous intégrer. 
 
    De plus, quel que soit notre travail, il nous enrichit. Je suis toujours étonné, émerveillé même, quand je rencontre une nouvelle entreprise : je réalise à chaque fois que derrière des choses qui pourraient paraître banales ou répétitives, il y a des gens qui sur-maîtrisent un métier.
    L’autre jour, un chef d’onduleuse (une onduleuse est une machine qui fabrique les boîtes en carton que nous utilisons tous les jours sans y prêter attention) m’expliquait qu’il était capable de reconnaître le type de carton que fabriquait la machine rien qu’au son de la lame de coupe sur la plaque de carton : « tchik », c’est du simple en 150 gr/m² et « tchouk », c’est du double en 200 gr/m² … Eh oui, le carton que nous jetons tous les jours dans la poubelle jaune (parce qu’il est issu du recyclage et qu’il y retourne) peut être simple, double, triple ; le grammage du kraft peut varier ; fini, le carton peut être poinçonné, découpé, imprimé, gaufré, etc. Et que pour ça il faut des qualités de surface différentes.  On fabrique même des meubles en carton ondulé design et très solide !
 
    Et puis, le travail est un vecteur de liens humains. Il nous permet de rencontrer des gens : clients, fournisseurs, collègues, etc. C’est même, statistiquement, un des premiers lieux de rencontre amoureuse : 10% des couples se rencontrent sur le lieu de travail, pour moins de 1% sur Internet. Laissez tomber Meetic ! Vous avez dix fois plus de chances de rencontrer l’âme sœur en poussant la porte de votre entreprise.
    Anecdote mise à part, nous savons que les personnes que nous rencontrons dans le cadre du travail viennent d’horizons et de milieux très différents du nôtre. Une grande chance de diversité et d’enrichissement humain.
 
    Mieux encore, pour ceux d’entre nous qui ont un peu « roulé leur bosse » au travail, c’est là que nous avons souvent réalisé nos plus grands faits d’armes. Nous avons tous relevé des défis, surmontés des difficultés parfois immenses. De vraies sources de fierté qui nous font avancer dans notre confiance en nous, dans notre capacité à faire face à l’adversité dans la vie.
    Demandez à n’importe quelle personne qui travaille depuis plus de dix ans : Qu’est-ce que tu as fait dans ta vie professionnelle qui t’as marqué ? Probablement, va-t-il s’exprimer longuement et avec plaisir, vous pouvez vous asseoir, il en a pour vingt minutes facilement.
    Tiens, je vous pose la question ? Et vous, qu’est-ce que vous avez fait dans votre vie professionnelle qui vous a marqués ?
 
    Même si le tableau nous paraît parfois bien noir, n’oublions pas tout cela.
    Notre travail nous fait vivre, nous donne une place dans la société, nous enrichit, nous permet de rencontrer des hommes et des femmes, nous donne l’occasion de relever des défis qui nous font grandir.
 
    Alors soyez en joie ! Vous êtes au travail !
  
 Je crois d’ailleurs, qu’il est temps d’y retourner là … Je dis ça, je ne dis rien !
 
Et vous, qu’en pensez-vous ?

Bonnes réflexions.