Seven 5 : la colère

   C'est en 1998 que le film SEVEN est sorti sur les écrans avec en tête d'affiche Brad Pitt, Morgan Friedman et Kevin Spacey.

Ce long-métrage remet en lumière le concept moral et religieux des sept péchés capitaux sous l'angle du thriller policier.
Plus de 20 ans après, nous avons l’idée de vous proposer une relecture des sept péchés capitaux sous l'angle, cette fois, de l'entreprise.


   Loin de nous l'idée d'un discours moralisateur voire religieux. Mais l'envie de regarder de près si ce concept sous son aspect philosophique et de bon sens pouvait être éclairant pour l'entreprise d'aujourd'hui.
Nous vous proposons donc une série de 7 billets qui aborderont chacun un des sept péchés capitaux.

 

   Bonne lecture. 

 

 

La colère


  La colère est considérée comme une émotion secondaire liée à une blessure physique ou psychique, un manque, une frustration avec un désir de nuire à la cause de cette blessure.


   La colère est donc une émotion.

   Voilà qui nous amène à parler du diptyque émotionnel et rationnel.


   De façon imagée, on peut dire que ces deux concepts vivent une vie indépendante à l'intérieur de chacun de nous. Parfois, ils s'accordent, mais parfois aussi ils s’opposent.

Bien des fois, dans notre vie, nous avons fait le constat que nous devrions nous comporter rationnellement d'une certaine façon mais que nos émotions nous poussaient à agir d'une autre façon.


   Notamment sur le sujet de la colère, combien de fois nous sommes-nous dit : « Ce n'est pas grave, laisse tomber », mais notre colère nous a poussés à poursuivre et à nous entêter.

   Quelle implication le diptyque émotionnel et relationnel peut-il avoir dans le cadre de l'entreprise ? Pour cela, il nous faut relier ces deux concepts à deux autres concepts : l'émotionnel et le champ de l'être, le rationnel et le champ du faire.
  
   La distinction entre être et faire est fondamentale dans le cadre de l'entreprise. En effet, l'entreprise est le lieu du faire. Dans une entreprise, chacun d'entre nous est là pour faire des choses. Produire, concevoir, créer, réaliser. Le faire est donc la seule chose qui doit nous intéresser dans l'entreprise. Pour autant, on ne peut pas nier l'être. Alors, quelle doit être la position de l'entreprise, de ses représentants, sur la question de l'être ?


   Nous sommes là face à une injonction paradoxale. L'entreprise ne doit pas s'occuper de l’être mais ne doit pas le nier non plus. Quelle position adopter alors ?
Intervient ici ce que nous appelons le respect inconditionnel de l'individu. C'est l'idée selon laquelle nous devons respecter tous les individus quel que soit leur être. Qu'ils soient blancs ou noirs, hommes ou femmes, quelles que soient leurs opinions, idées politiques ou religieuses.
Trois principes fondamentaux marquent le respect inconditionnel de l'individu. Tout d'abord, nous devons nous garder d'émettre tout jugement sur l'être. En effet, le jugement sur l'être est le fondement de la discrimination. Inutile de rappeler ici que la discrimination est sanctionnée par la loi.

   Ensuite, la première et la plus fondamentale marque de respect inconditionnel de l'individu est la politesse. Nous devons à chaque instant faire preuve d'une politesse permanente à l’égard de toutes les personnes que nous rencontrons. Si, pour certains, la politesse peut paraître un concept un peu vieillot, voire vieille France, c'est pourtant la seule façon de marquer la différence fondamentale que nous faisons entre les personnes et les objets. C'est la plus précieuse marque de considération et de respect pour un individu.

   Enfin, la dernière marque fondamentale de respect inconditionnel de l'individu est le fait de s'abstenir de toute humiliation. Dans l'entreprise, la plus grande source d'humiliation est d'être victime d'un acte d'autorité réalisé en public. Si l'autorité est un exercice absolument nécessaire dans le management, il ne doit jamais se faire en public.

   Revenons à notre définition du départ. La colère est une émotion secondaire provoquée par une blessure psychique.
Si, dans l'entreprise, nous voulons éviter des émotions négatives comme la colère, nous devons donc éviter d'être à l'origine de blessures psychiques.

   Ce qui provoque une blessure psychique chez chaque individu, c'est la sensation de ne pas être correctement considéré voire, pire, de se sentir humilié. Le respect inconditionnel de l'individu nous semble donc être la meilleure manière d'éviter les blessures psychiques et donc les émotions négatives comme la colère.

   Apaiser les émotions négatives étant un préalable indispensable pour pouvoir travailler sur le faire qui est le sens de toute entreprise humaine.


   Et vous, qu'en pensez-vous ?

   Bonnes réflexions.

 

 


  

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