Seven 4 : l'avarice

   C'est en 1998 que le film SEVEN est sorti sur les écrans avec en tête d'affiche Brad Pitt, Morgan Friedman et Kevin Spacey.

Ce long-métrage remet en lumière le concept moral et religieux des sept péchés capitaux sous l'angle du thriller policier.
Plus de 20 ans après, nous avons l’idée de vous proposer une relecture des sept péchés capitaux sous l'angle, cette fois, de l'entreprise.


   Loin de nous l'idée d'un discours moralisateur voire religieux. Mais l'envie de regarder de près si ce concept sous son aspect philosophique et de bon sens pouvait être éclairant pour l'entreprise d'aujourd'hui.
Nous vous proposons donc une série de 7 billets qui aborderont chacun un des sept péchés capitaux.

 

   Bonne lecture. 

 

 

L’avarice


   L'avarice ou cupidité est un désir d'argent et de richesse totalement immodéré.

   Soyons clairs, le but de toute entreprise est de gagner de l'argent. C'est en même temps son ultime finalité et une impérieuse nécessité.

   En effet, si une entreprise veut assurer sa pérennité, elle doit absolument dégager des bénéfices. Ses excédents vont lui permettre notamment de constituer des réserves qui lui permettront de faire face aux investissements futurs ou à une crise conjoncturelle.


   Mais ne soyons pas naïfs, les bénéfices d'une entreprise doivent aussi servir à rémunérer les actionnaires. L'actualité quotidienne se charge de nous fournir bien des exemples d'excès en la matière. Pour autant, il ne faut pas oublier que la rémunération des actionnaires, lorsqu'elle est raisonnable, est une nécessité.

 

   Imaginons que pour une raison quelconque, vous ayez un peu d'argent de côté et que vous souhaitiez placer cet argent. S’offrent à vous trois grandes possibilités :

 

   ● La première, c'est de placer cet argent sur un livret d'épargne bancaire. Avantages de cette solution, vous n'avez aucun risque ni en capital ni en revenu. Vous êtes assuré de percevoir les intérêts et de récupérer votre capital le jour où vous en aurez besoin. Inconvénient, la rémunération de ce type de placement est extrêmement  faible. En ce moment, par exemple, la rémunération d'un livret A est inférieure à l'inflation. En clair, placer de l'argent sur un Livret A à long terme vous fait perdre du pouvoir d'achat.

 

   ●La deuxième solution qui se présente à vous est d'investir votre argent dans un placement immobilier. Dans ce cas, vous avez un risque important sur les intérêts que vous pouvez percevoir : vous n'êtes pas assuré que le bien sera loué ou que le locataire paiera son loyer. Dans ce type de placement, vous prenez également un risque sur le capital. Le marché de l'immobilier étant fluctuant, l'investissement de départ peut se voir largement valorisé ou, en cas de crise, largement déprécié.

   Face à ce risque en capital et en intérêt, vous êtes légitimement en droit d'attendre une rémunération plus importante que sur une épargne bancaire. En effet, si l'on vous propose d'investir sur un placement à risque avec le même taux qu'un placement sans risque, vous choisirez naturellement le placement sans risque.

 

   ●La troisième possibilité d'investissement qui s'offre à vous consiste à prendre des parts dans le capital d'une entreprise. Vous deviendrez un des actionnaires de ladite entreprise. Dans ce cas, le risque est le plus important : vous n'avez aucune garantie de percevoir des intérêts. Si l'entreprise ne fait pas de bénéfices ou si elle choisit de consacrer ses excédents à des investissements, vous ne toucherez aucun intérêt. Pire, si l’entreprise périclite, vous prenez le risque de perdre l'intégralité de votre capital.

   Face à ce double risque majeur, l'actionnaire s'attend légitimement à avoir une rémunération de son investissement supérieure aux deux autres catégories précédemment évoquées.

   Dans le cas contraire, l'investisseur raisonnable préférera placer son argent sur des placements moins risqués.


   Au vu de ce que nous venons d'évoquer, il semble donc logique qu'une rémunération substantielle des actionnaires soit la norme. Pour autant, les dirigeants d’entreprises ne doivent pas oublier qu'ils ont l'obligation de rémunérer convenablement les salariés et de leur offrir des conditions financières acceptables. Ils ne doivent pas non plus oublier les nécessaires investissements pour préparer l'avenir et pérenniser l'entreprise.


   Nous voyons donc ici que l'avarice ou la cupidité d'un actionnaire ou d'un dirigeant conduiraient de facto à la mort de l'entreprise par la démobilisation des collaborateurs et la perte de compétitivité liée à un manque d'investissements et de réserves financières.

 
   Toute la question est ici de savoir trouver la bonne mesure entre rémunération des salariés, investissements et rémunération des actionnaires. Dans tous les cas, une tendance à la cupidité ou à l’avarice, c'est-à-dire un enrichissement immodéré, sera de nature à condamner l'entreprise.

   Et vous, qu'en pensez-vous ?


   Bonnes réflexions.

 

 


  

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