Seven 2 : la luxure

     C'est en 1998 que le film SEVEN est sorti sur les écrans avec en tête d'affiche Brad Pitt, Morgan Friedman et Kevin Spacey.

   Ce long-métrage remet en lumière le concept moral et religieux des sept péchés capitaux sous l'angle du thriller policier.
Plus de 20 ans après, nous avons l’idée de vous proposer une relecture des sept péchés capitaux sous l'angle, cette fois, de l'entreprise.


   Loin de nous l'idée d'un discours moralisateur voire religieux. Mais l'envie de regarder de près si ce concept sous son aspect philosophique et de bon sens pouvait être éclairant pour l'entreprise d'aujourd'hui.
   Nous vous proposons donc une série de 7 billets qui aborderont chacun un des sept péchés capitaux.


   Bonne lecture.
 

 

La luxure

 

   La luxure est un terme d'origine religieuse qui désigne un penchant considéré comme immodéré pour la pratique des plaisirs sexuels. Nous sommes là a priori bien loin du monde de l'entreprise.

 

  Quoique !


   Ce billet nous amène à traiter d’un sujet que nous n'avons jamais évoqué jusqu'ici. D'ailleurs, nous aurions aimé ne jamais avoir à le traiter.

   Nous voulons parler, malheureusement, du harcèlement et plus particulièrement du harcèlement sexuel dans l'entreprise.
   Bien que cela n'arrive qu'aux autres, il nous semble intéressant de revenir sur quelques principes fondamentaux à ce sujet.

   Sur le plan juridique, les choses sont aujourd'hui et heureusement assez claires. La loi définit de façon précise ce qu'est un harcèlement et plus particulièrement ce qu'est un harcèlement sexuel. La loi prévoit également des sanctions lourdes pour les auteurs de tels agissements.


   Mais nous voudrions nous appesantir un peu sur un aspect plus moral ou psychologique du harcèlement sexuel.


   Rappelons ici que le l'entreprise est le lieu du « faire » et non celui de l’« être ». Cela signifie que dans une entreprise on s’intéresse à ce que font les personnes mais pas à ce qu'elles sont. Cette notion est absolument fondamentale et elle implique un présupposé : pour travailler sur ce que les gens font, il faut préalablement les respecter de façon inconditionnelle pour ce qu'ils sont.

   Le respect inconditionnel signifie qu'il n'y a aucune condition préalable pour qu'une personne soit respectée en tant qu'être humain.   C'est donc un respect total et absolu de l'être humain.


   Le harcèlement, et plus particulièrement le harcèlement sexuel, est la négation du respect inconditionnel de l'individu.

   C'est un déni total de l'être.

   Les auteurs de ce type de fait, mais aussi ceux qui y assistent, doivent avoir bien présent à l’esprit que ce qu'ils font ou laissent faire détruit totalement la victime.
C'est une mise à mort psychologique dont aucune victime ne ressort indemne.

 

  Evidemment le viol est le sommet de l’atrocité. Et, le viol existe dans l’entreprise. Mais avant le viol, il y a des attitudes intolérables qui doivent être dénoncer pour protéger : blagues féministes ou homophobes, surnoms déplacés, gestes inaproporiés…

   Faire semblant de ne pas voir ou minimiser la portée de ce type d'acte ferait de nous les complices d'un terrible supplice.
   Les victimes, bien que toujours vivantes dans leurs corps, sont détruites dans leurs têtes pour le restant de leurs jours. Elles vont devoir vivre tout le reste de leur vie avec ce traumatisme.

   Alors, quels que soient les risques que nous devions prendre lorsque nous sommes témoins de tels agissements, notre humanité doit nous donner la force d'agir pour ne pas être complices.


   Et vous, qu'en pensez-vous ?

   Bonnes réflexions.

 

NB : 38% des femmes ayant dénoncé un harcèlement sexuel ont perdu leur emploi (licenciement, démission forcée, non renouvellement de contrat, refus d’embauche).

28% ont vu leur carrière bloquée.

Sondage réalisé par l’IFOP en 2014 pour le Défenseur des droits.